Les capitales photographiques

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Les acteurs BnF et leurs rôles

Description

Colloque organisé par Sylvie Aubenas, Jean-Philippe Garric et Mercedes Volait dans le cadre du LabEx CAP (Créations Arts Patrimoine) et qui se tiendra les jeudi 17 et vendredi 18 septembre 2015

Avec le soutien de l’Académie de France à Rome et de l’Istituto Nazionale per la Grafica (Rome)

Bien qu’héritière d’une démarche de connaissance basée sur le dessin, relayée par la gravure et perpétuée par des artistes ou des voyageurs soucieux de produire et de rassembler des corpus d’images, la représentation photographique des villes, qui commence au milieu du XIXe siècle, n’en est pas pour autant une simple mise à jour dans un nouveau medium. Plus qu’une version actualisée d’une pratique qui est au coeur de la culture architecturale et urbaine de l’Europe, elle marque l’achèvement d’un processus de description figurée, par épuisement de son objet, tout en ouvrant une période nouvelle.

La photographie, qui dévalue au XIXe siècle la lente production manuelle des figures en permettant la multiplication du nombre des vues et leur reproduction illimitée, n’était pas porteuse de la même valeur heuristique. Mais, à mesure de ses rapides progrès techniques, elle était un vecteur de précision accrue, suscitant l’illusion du réel et favorisant la notation incidente ou fortuite de données secondaires, parfois fugaces, souvent éclairantes. Ainsi, le basculement précoce dans l’ère photographique de métropoles, qui étaient alors et qui demeurent souvent parmi les plus représentées au monde, prélude à une époque de surexposition photo-cinématographique, à une surabondance imaginaire, qui caractérise notre culture visuelle et détermine un rapport augmenté à notre environnement bâti et notre conscience patrimoniale.

Les vues produites à partir de la fin des années 1840 sont innombrables et dispersées. Certaines furent acquises dès l’origine par des institutions, qui ne leur ont pas toujours accordé les soins nécessaires, d’autres, isolées ou rassemblées en albums, vendues à des visiteurs du monde entier, artistes, archéologues, touristes, rejoignent peu à peu les collections publiques ou privées, sans logique d’ensemble. Les catalogues, les inventaires, sont encore lacunaires ; la photographie topographique des premières décennies est encore en partie méconnue.

Pourtant, cette iconothèque diffuse forme un tout. Certes elle ne découle pas d’un projet concerté, mais d’une multitude d’initiatives disparates, par leurs envergures, leurs durées, leurs ambitions. Pourtant, au-delà d’une cohérence qui tient à leur objet, ces démarches participent d’un système croisé d’échanges artistiques, professionnels et commerciaux : imitation, vente de négatifs, campagnes de terrains conjointes, impliquant des producteurs, des acquéreurs ou des commanditaires nourris d’une culture artistique partagée. Ainsi cette production, que l’on peut décrire, a posteriori, comme un inventaire visuel collectif non planifié, un inventaire général automatique, dans sa formation stratifiée et son caractère inépuisable, se présente-t-elle comme analogue à son objet : des cités, leurs alentours, leurs édifices, leurs ruines, leurs espaces publics, qui découlent elles-mêmes d’une superposition de décisions et d’initiatives.

A la rencontre de l’histoire architecturale et urbaine et de l’histoire de la photographie, le colloque Les capitales photographiques porte sur la période qui va des débuts de la photographie à la Première
Guerre mondiale. Il s’intéresse à la façon dont l’image des villes se construit dans le média photographique, avec le souci de mieux saisir la nature de ces représentations, leurs évolutions dans la durée et la façon dont, rétrospectivement, elles transforment notre appréhension de l’histoire architecturale et urbaine et notre sentiment patrimonial.

Des propositions de contribution sont attendues sur Paris, Rome, Le Caire, Istanbul, Londres, Tolède, Athènes, Venise, Vienne, Saint-Pétersbourg, sans que cette liste soit limitative, sous forme d’interventions individuelles de 25 minutes, ou d’ateliers thématiques de 1h30.

Langues du colloque : Anglais, Espagnol, Français, Italien


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