Musique religieuse à la Cour et à la Ville : le fonds de la Chapelle du roi et le Concert spirituel
Les partenaires et leurs rôles
- Institut de Recherche en Musicologie : co-organisateur
Les services BnF et leurs rôles
- service des Collections patrimoniales : co-organisateur
Les acteurs BnF et leurs rôles
- Laurence DECOBERT (service des Collections patrimoniales) : organisateur, co-organisateur
Description
La prochaine séance du séminaire La constitution des fonds musicaux de la Bibliothèque nationale de France aura lieu le vendredi 17 avril 2015 à 14h 30 l'IReMus. En voici le programme :
17 avril 2015 - Musique religieuse à la Cour et à la Ville : le fonds de la Chapelle du roi et le Concert spirituel
Jean-Paul Montagnier (Université de Lorraine). Le fonds de la Chapelle du roi dans les séries H et L du Conservatoire.
Beverly Wilcox (University of California Davis). Le fonds du Concert spirituel au département de la Musique de la BnF.
Lieu : salle de l'Institut de recherche en musicologie (IReMus), 2 rue de Louvois, 1er étage.
Accueil à partir de 14h.
Le nombre de place étant limité, la réservation est obligatoire au 01 53 79 49 49 ou à l'adresse visites@bnf.fr.
Documents disponibles
Résumé :
Jean-Paul Montagnier (Université de Lorraine, McGill University, IReMus).
Le fonds de la Chapelle du roi dans les séries H et L du Conservatoire.
La présente communication ne vise ni à l’exhaustivité, ni à faire état de grandes découvertes, mais propose plutôt de faire le point sur notre connaissance de la série H — et de son complément, la série L — de la BnF, et de formuler quelques remarques et hypothèses relatives à l’histoire du fonds musical en provenance de la Chapelle du Roi.
Après une présentation générale de la série H et de la série L, j’établirai le lien entre la série H et l’ancien fonds de la Chapelle du Roi, et montrerai plus particulièrement celui à faire entre cette série et le « quartier des morts », notamment grâce à une comparaison entre cette série et l’Inventaire général des effets existans dans la Bibliotheque-Musique du Roi à Versailles fin de decembre 1765. L’examen des matériels d’exécution permettra ensuite de montrer le rapport existant entre la série H et la série L. Il s’avérera en revanche plus délicat de déterminer la provenance des parties séparées conservées dans la série L. Si la plupart des matériels de musique latine ayant leur pendant dans la série H proviennent majoritairement de l’ancien fonds de la Chapelle du Roi, ils sont parfois mêlés à d’autres matériels ayant appartenu au fonds du Concert Spirituel.
Beverly Wilcox (University of California Davis).
Le fonds du Concert spirituel au département de la Musique de la BnF.
Le Concert spirituel est une série de concerts publics qui s’étaient déroulés à Paris de 1725 à 1789 au palais des Tuileries. Il s’agissait des premiers concerts publics en Europe à une époque où la musique appartenait à la noblesse, à l’Église, et au roi. Chaque entrepreneur du Concert spirituel avait accumulé une bibliothèque de musique ; il y en a une qui a survécu jusqu’à nos jours, celle de Pancrace Royer, entrepreneur de 1748 à 1755. Une autre bibliothèque de musique s’est fait connaître par les multiples inventaires : celle de l’Opéra, qui avait dirigé le Concert spirituel de 1734 à 1748, mais la musique même a été perdue. Quant aux collections des autres entrepreneurs — deux équipes avant 1734 et trois après 1755 — il ne nous reste presque rien, à part quelques fragments de la bibliothèque d’Antoine Dauvergne, entrepreneur aux années 1760.
Une grande partie de la collection Royer, qui comprend 70 motets et 21 airs italiens, a été déposée, avec les fragments de Dauvergne, à la Bibliothèque nationale pendant la Révolution française par un certain citoyen Rua, qui en était devenu possesseur d’une façon mystérieuse. Il en avait dressé un inventaire avec l’aide de Paul-Louis Roualle de Boisgelou, collaborateur bénévole de la Bibliothèque royale, puis nationale. Puisque Rua avait inscrit sur la musique même, de sa propre main, les numéros qui correspondaient à son inventaire, nous pouvons identifier aujourd’hui les copies utilisées au Concert spirituel.
Une analyse de ces manuscrits nous montre qu’un soi-disant « bricolage » avait joué un rôle important pour Royer. Par « bricolage », je veux dire l’appropriation créative des œuvres préexistantes qui lui étaient disponibles. En dépit de sa grande vision artistique et cosmopolite, Royer avait rarement sollicité des individus en Italie, en Allemagne, ou en Autriche pour obtenir de la musique étrangère. Il choisissait, en revanche, quelques œuvres parmi le surplus des partitions qui lui avaient été envoyées par des compositeurs ambitieux. Il en empruntait d’autres aux maîtres de musique de Paris, et il faisait copier de la musique étrangère qui était déjà entre les mains de certains collectionneurs locaux. Ce bricolage est évident dans la collection Royer. Elle témoigne de l’importance du hasard dans la formation des répertoires de concert ; elle nous donne une idée de la façon dont les entrepreneurs des concerts publics du XVIIIe siècle utilisaient leurs réseaux de relations qui, à la fois, formaient et contraignaient leurs décisions.
Jean-Paul Montagnier (Université de Lorraine, McGill University, IReMus).
Le fonds de la Chapelle du roi dans les séries H et L du Conservatoire.
La présente communication ne vise ni à l’exhaustivité, ni à faire état de grandes découvertes, mais propose plutôt de faire le point sur notre connaissance de la série H — et de son complément, la série L — de la BnF, et de formuler quelques remarques et hypothèses relatives à l’histoire du fonds musical en provenance de la Chapelle du Roi.
Après une présentation générale de la série H et de la série L, j’établirai le lien entre la série H et l’ancien fonds de la Chapelle du Roi, et montrerai plus particulièrement celui à faire entre cette série et le « quartier des morts », notamment grâce à une comparaison entre cette série et l’Inventaire général des effets existans dans la Bibliotheque-Musique du Roi à Versailles fin de decembre 1765. L’examen des matériels d’exécution permettra ensuite de montrer le rapport existant entre la série H et la série L. Il s’avérera en revanche plus délicat de déterminer la provenance des parties séparées conservées dans la série L. Si la plupart des matériels de musique latine ayant leur pendant dans la série H proviennent majoritairement de l’ancien fonds de la Chapelle du Roi, ils sont parfois mêlés à d’autres matériels ayant appartenu au fonds du Concert Spirituel.
Beverly Wilcox (University of California Davis).
Le fonds du Concert spirituel au département de la Musique de la BnF.
Le Concert spirituel est une série de concerts publics qui s’étaient déroulés à Paris de 1725 à 1789 au palais des Tuileries. Il s’agissait des premiers concerts publics en Europe à une époque où la musique appartenait à la noblesse, à l’Église, et au roi. Chaque entrepreneur du Concert spirituel avait accumulé une bibliothèque de musique ; il y en a une qui a survécu jusqu’à nos jours, celle de Pancrace Royer, entrepreneur de 1748 à 1755. Une autre bibliothèque de musique s’est fait connaître par les multiples inventaires : celle de l’Opéra, qui avait dirigé le Concert spirituel de 1734 à 1748, mais la musique même a été perdue. Quant aux collections des autres entrepreneurs — deux équipes avant 1734 et trois après 1755 — il ne nous reste presque rien, à part quelques fragments de la bibliothèque d’Antoine Dauvergne, entrepreneur aux années 1760.
Une grande partie de la collection Royer, qui comprend 70 motets et 21 airs italiens, a été déposée, avec les fragments de Dauvergne, à la Bibliothèque nationale pendant la Révolution française par un certain citoyen Rua, qui en était devenu possesseur d’une façon mystérieuse. Il en avait dressé un inventaire avec l’aide de Paul-Louis Roualle de Boisgelou, collaborateur bénévole de la Bibliothèque royale, puis nationale. Puisque Rua avait inscrit sur la musique même, de sa propre main, les numéros qui correspondaient à son inventaire, nous pouvons identifier aujourd’hui les copies utilisées au Concert spirituel.
Une analyse de ces manuscrits nous montre qu’un soi-disant « bricolage » avait joué un rôle important pour Royer. Par « bricolage », je veux dire l’appropriation créative des œuvres préexistantes qui lui étaient disponibles. En dépit de sa grande vision artistique et cosmopolite, Royer avait rarement sollicité des individus en Italie, en Allemagne, ou en Autriche pour obtenir de la musique étrangère. Il choisissait, en revanche, quelques œuvres parmi le surplus des partitions qui lui avaient été envoyées par des compositeurs ambitieux. Il en empruntait d’autres aux maîtres de musique de Paris, et il faisait copier de la musique étrangère qui était déjà entre les mains de certains collectionneurs locaux. Ce bricolage est évident dans la collection Royer. Elle témoigne de l’importance du hasard dans la formation des répertoires de concert ; elle nous donne une idée de la façon dont les entrepreneurs des concerts publics du XVIIIe siècle utilisaient leurs réseaux de relations qui, à la fois, formaient et contraignaient leurs décisions.
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