Le dépôt légal de la musique (2). Brossard et Charpentier : quelques aspects méconnus de leurs collections fondatrices de la Bibliothèque royale
Les partenaires et leurs rôles
- Institut de Recherche en Musicologie : co-organisateur
Les services BnF et leurs rôles
- service des Collections patrimoniales : co-organisateur
Les acteurs BnF et leurs rôles
- Laurence DECOBERT (service des Collections patrimoniales) : organisateur, co-organisateur
Description
Seconde séance du séminaire La constitution des fonds musicaux de la Bibliothèque nationale de France
Lieu : salle de l'Institut de recherche en musicologie (IReMus), 2 rue de Louvois, 1er étage.
Accueil à partir de 13h 45.
30 janvier 2015, 14h - Le dépôt légal de la musique (2). Brossard et Charpentier : quelques aspects méconnus de leurs collections fondatrices de la Bibliothèque royale
- Olivier Grellety-Bosviel (EPHE, Histara). Les collections musicales entrées par dépôt légal à la Bibliothèque du Roi : dépouillement et analyse des registres des dépôts (1721-1785).
- Catherine Cessac (Centre de musique baroque de Versailles, CNRS). L'œuvre manuscrite de Charpentier au département de la Musique de la BnF (autour des Mélanges).
- Jean Duron (Centre de musique baroque de Versailles, CNRS). Etude autour de la collection Brossard : les sources italiennes.
Lieu : salle de l'Institut de recherche en musicologie (IReMus), 2 rue de Louvois, 1er étage.
Accueil à partir de 13h 45.
Documents disponibles
Résumé :
Olivier Grellety-Bosviel (Histara, EPHE)
Les collections musicales entrées par dépôt légal à la Bibliothèque du roi : dépouillement et analyse des registres (1724-1785).
Les registres d’entrée des imprimés à la Bibliothèque du roi par dépôt légal, ou, selon les termes de l’époque, par « retirement de la Chambre syndicale » constituent pour les années 1721-1784 un ensemble homogène de sources. Ces dernières se composent de quatre grands recueils in-folio qui sont déposés aujourd’hui au Département des manuscrits. Il s’agit des Mss. Fr. 22023, 22024, 22025 et 22026.
Ces registres sont représentatifs de l’accroissement des fonds de la Bibliothèque royale en raison du nombre de titres qu’ils contiennent et de la régularité de leur entrée. Ils ont en effet été rédigés dans une période de stabilité administrative qui a pu ainsi garantir le bon fonctionnement du versement des imprimés par voie officielle. La pesée globale des éditions enregistrées est de 16868 titres, et le dépouillement de ce corpus a permis de dégager 665 titres d’imprimés de musique ou d’éditions relatives à la musique comme, par exemple, le Dictionnaire de la musique de Rousseau. En revanche, les éventuelles musiques dans les livrets de théâtre n’ont pas été intégrées faute de vérification au stade actuel des recherches. Ce corpus d’imprimés de musique n’a pas été jusqu’ici étudié systématiquement. Le caractère dispersé des études sur les registres du Dépôt légal pour l’Ancien régime le montre.
Tout d’abord, l’étude matérielle de ces registres, leur organisation interne comme aussi l’évolution de cette dernière sont abordées. Cela est instructif quant à la connaissance du fonctionnement du Dépôt Légal. Outre le dépouillement des titres portés sur ces registres, et les informations que cela donne sur l’origine des fonds anciens de la Bibliothèque nationale de France, on y trouve un certain nombre d’annotations marginales relatives au fonctionnement administratif qui a présidé au mode d’acquisition de ces imprimés. Ces annotations sont des données concrètes qui permettent non seulement de qualifier les circuits d’arrivée des imprimés (circuits autres que ceux des dons ou des legs) mais qui aussi mettent en lumière maints aspects de la gestion de cette institution royale par des membres du personnel ou des grands commis tel l’abbé Martin. Cette enquête conduit alors à s’interroger sur la spécificité de ce corpus imprimé que sont les éditions de musique entrées par dépôt légal.
Ce dernier, rappelons-le, occupe une place particulière dans l’encadrement de la production imprimée de l’époque par le pouvoir royal. Le dépôt d’une édition à la Bibliothèque du roi par l’intermédiaire de la Chambre syndicale correspondait à un aboutissement : il parachevait le processus allant des demandes d’autorisation de publier aux différentes étapes de surveillance pendant l’impression. Demande de permission de privilège, police des livres et dépôt à la Bibliothèque du roi ont ainsi constitué un ensemble de procédures administratives qui, à leur tour, a conditionné l’histoire de ce fonds des éditions de musique comme aussi celle des éditions générales versées par dépôt légal. Cependant, cette histoire s’avère plus complexe que prévue a priori car le dépouillement des registres montre, qu’en réalité, les éditions de musique sont arrivées à la Bibliothèque selon diverses voies. À titre d’exemple, certains compositeurs de musique, et non des moindres comme Rameau, ne passèrent pas par la Chambre syndicale pour le dépôt de leurs éditions. Mais encore, certains imprimés ont intégré les collections par échange. Plus généralement la question des doubles pour les éditions de musique est assez singulière en comparaison de celle des éditions non musicales. Afin de comprendre aux mieux l’ensemble de ces particularités qui sont à l’origine des éditions musicales arrivées par voie administrative, il a été nécessaire de confronter l’analyse des informations données dans les registres avec d’autres sources. Ces dernières renvoient à d’autres logiques de fonctionnement de la Bibliothèque du roi ce qui permet alors de contextualiser les données concrètes relevées dans les registres Mss. Fr. 22023-22026.
Catherine Cessac (CMBV, CNRS)
Les manuscrits de Charpentier au Département de la Musique de la BnF : de nouvelles avancées.
Cette intervention portera d’abord sur l’histoire des manuscrits de Charpentier depuis la mort du compositeur en 1704 jusqu’à leur acquisition par la Bibliothèque royale (1727), puis leur catalogage par l’abbé Martin (1753) et Boisgelou (1803). Nous appuyant sur le précieux « Mémoire des ouvrages de musique latine et française de défunt M. Charpentier » (Rés Vmb ms 71), nous apporterons des informations complémentaires sur certains manuscrits, nous mettrons à jour des pièces jusqu’ici inconnues, soit de Charpentier lui-même, soit lui ayant appartenu, afin d’offrir un éclairage inédit sur ce que nous pouvons désormais considérer comme sa bibliothèque.
Jean Duron (CMBV, CNRS)
La musique religieuse dans les imprimés étrangers de la collection de Sébastien de Brossard.
La musique religieuse imprimée représente la section la plus imposante de la collection que Sébastien de Brossard a léguée à la Bibliothèque royale. La quantité colossale d’ouvrages imprimés hors de France montre la curiosité du collectionneur, sa soif de découverte. Cette communication permet une réflexion sur la circulation de ce type d’ouvrages, sur les provenances, sur les conditions d’acquisition et sur ce qui motivait Brossard à la fois comme collectionneur, pédagogue, théoricien, maître de chapelle ou compositeur. Le rapport de ces imprimés avec la section de musique religieuse manuscrite, qui donne quelques clefs à ces questionnements, sera abordé.
Olivier Grellety-Bosviel (Histara, EPHE)
Les collections musicales entrées par dépôt légal à la Bibliothèque du roi : dépouillement et analyse des registres (1724-1785).
Les registres d’entrée des imprimés à la Bibliothèque du roi par dépôt légal, ou, selon les termes de l’époque, par « retirement de la Chambre syndicale » constituent pour les années 1721-1784 un ensemble homogène de sources. Ces dernières se composent de quatre grands recueils in-folio qui sont déposés aujourd’hui au Département des manuscrits. Il s’agit des Mss. Fr. 22023, 22024, 22025 et 22026.
Ces registres sont représentatifs de l’accroissement des fonds de la Bibliothèque royale en raison du nombre de titres qu’ils contiennent et de la régularité de leur entrée. Ils ont en effet été rédigés dans une période de stabilité administrative qui a pu ainsi garantir le bon fonctionnement du versement des imprimés par voie officielle. La pesée globale des éditions enregistrées est de 16868 titres, et le dépouillement de ce corpus a permis de dégager 665 titres d’imprimés de musique ou d’éditions relatives à la musique comme, par exemple, le Dictionnaire de la musique de Rousseau. En revanche, les éventuelles musiques dans les livrets de théâtre n’ont pas été intégrées faute de vérification au stade actuel des recherches. Ce corpus d’imprimés de musique n’a pas été jusqu’ici étudié systématiquement. Le caractère dispersé des études sur les registres du Dépôt légal pour l’Ancien régime le montre.
- Concernant les travaux sur le Dépôt Légal en histoire du livre, voir : LEMAÎTRE (Henry), Histoire du Dépôt Légal, Paris, Picard et fils, 1910. — ESTIVALS (Robert), Le Dépôt Légal sous l’Ancien régime, préface d’Ernest Labrousse, Paris, Librairie Marcel Rivière et Cie, 1961, coll. « Bibliothèque d’Histoire économique et sociale ». — Des informations suggestives se trouvent également dans MARTIN (Henry-Jean), Livre, pouvoir et société à Paris au XVIIe siècle (1598-1701), Paris, Genève, Librairie Droz, 1969, 2 vol. —
Concernant la situation générale des imprimés de musique dans la Librairie à l’époque des registres de la Bibliothèque de roi ici à l’étude, voir : MASSIP (Catherine), « L’édition musicale en France aux XVIIe et XVIIIe siècles : un témoin illusoire du
goût ? », dans Revue française d’histoire du livre C-CI, 1998, p. 269-282. — DEVRIES-LESURE (Anik), « Pratiques éditoriales et commerce de la musique au XVIIIe siècle en France », dans Revue française d’histoire du livre C-CI, 1998, p. 283-306. — LESURE (François), « L’édition musicale en France au XVIIIe siècle. État des questions », dans Mélanges d’histoire du livre offerts au professeur Henri-Jean Martin. Genève, Librairie Droz, 1997, p. 229-234. —
Concernant le dépôt légal de la musique sous la monarchie notamment en rapport avec l’histoire des catalogues de la Bibliothèque du roi, voir DECOBERT (Laurence), SABLONNIÈRE (Marguerite) et VALLET-COLLOT (Catherine), « Les collections musicales de la Bibliothèque royale et leurs catalogues : de Nicolas Clément à Paul Louis Roualle de Boisgelou », dans Noter, annoter, éditer la musique, Mélanges offerts à Catherine Massip réunis par Cécile Reynaud et Herbert Schneider, Paris, Genève, Bibliothèque nationale de France, Droz, 2012, p. 387-413, coll. « Hautes Études médiévales et modernes n° 103 ». —
Tout d’abord, l’étude matérielle de ces registres, leur organisation interne comme aussi l’évolution de cette dernière sont abordées. Cela est instructif quant à la connaissance du fonctionnement du Dépôt Légal. Outre le dépouillement des titres portés sur ces registres, et les informations que cela donne sur l’origine des fonds anciens de la Bibliothèque nationale de France, on y trouve un certain nombre d’annotations marginales relatives au fonctionnement administratif qui a présidé au mode d’acquisition de ces imprimés. Ces annotations sont des données concrètes qui permettent non seulement de qualifier les circuits d’arrivée des imprimés (circuits autres que ceux des dons ou des legs) mais qui aussi mettent en lumière maints aspects de la gestion de cette institution royale par des membres du personnel ou des grands commis tel l’abbé Martin. Cette enquête conduit alors à s’interroger sur la spécificité de ce corpus imprimé que sont les éditions de musique entrées par dépôt légal.
Ce dernier, rappelons-le, occupe une place particulière dans l’encadrement de la production imprimée de l’époque par le pouvoir royal. Le dépôt d’une édition à la Bibliothèque du roi par l’intermédiaire de la Chambre syndicale correspondait à un aboutissement : il parachevait le processus allant des demandes d’autorisation de publier aux différentes étapes de surveillance pendant l’impression. Demande de permission de privilège, police des livres et dépôt à la Bibliothèque du roi ont ainsi constitué un ensemble de procédures administratives qui, à leur tour, a conditionné l’histoire de ce fonds des éditions de musique comme aussi celle des éditions générales versées par dépôt légal. Cependant, cette histoire s’avère plus complexe que prévue a priori car le dépouillement des registres montre, qu’en réalité, les éditions de musique sont arrivées à la Bibliothèque selon diverses voies. À titre d’exemple, certains compositeurs de musique, et non des moindres comme Rameau, ne passèrent pas par la Chambre syndicale pour le dépôt de leurs éditions. Mais encore, certains imprimés ont intégré les collections par échange. Plus généralement la question des doubles pour les éditions de musique est assez singulière en comparaison de celle des éditions non musicales. Afin de comprendre aux mieux l’ensemble de ces particularités qui sont à l’origine des éditions musicales arrivées par voie administrative, il a été nécessaire de confronter l’analyse des informations données dans les registres avec d’autres sources. Ces dernières renvoient à d’autres logiques de fonctionnement de la Bibliothèque du roi ce qui permet alors de contextualiser les données concrètes relevées dans les registres Mss. Fr. 22023-22026.
- Ces sources complémentaires sont les suivantes :
1/ Sources enregistrant les entrées à la Bibliothèque du roi : Ms. Fr. 22022 (hodie) A R 34 et A R 35 couvrant la période1684-1724 ; Ms . Fr. 22032 couvrant la période 1789-1790.
2/ Sources relatives à la répartition des imprimés dans les différents départements de la Bibliothèque du roi : Ms. Fr. 22033 couvrant la période 1746-1779 ; AR 14 couvrant la période 1779-1784.
3/ Sources relatives à l’enregistrement dans les départements : Ms. Fr. 22031 (imprimés de musique) couvrant la période 1788-1789.
4/ Sources relatives à la vente des imprimés en double : AR 8 et AR 9 couvrant la période 1733-1788 ; Ms. Fr. 22027 couvrant la période 1785-1786.
5/ Sources relatives à la réclamation des livres non fournis à la Bibliothèque du roi : Ms. Nouv. Acqu. 2490 couvrant la période 1663-1703 ; Ms. Fr. 22020 couvrant la période 1752-1770.
Catherine Cessac (CMBV, CNRS)
Les manuscrits de Charpentier au Département de la Musique de la BnF : de nouvelles avancées.
Cette intervention portera d’abord sur l’histoire des manuscrits de Charpentier depuis la mort du compositeur en 1704 jusqu’à leur acquisition par la Bibliothèque royale (1727), puis leur catalogage par l’abbé Martin (1753) et Boisgelou (1803). Nous appuyant sur le précieux « Mémoire des ouvrages de musique latine et française de défunt M. Charpentier » (Rés Vmb ms 71), nous apporterons des informations complémentaires sur certains manuscrits, nous mettrons à jour des pièces jusqu’ici inconnues, soit de Charpentier lui-même, soit lui ayant appartenu, afin d’offrir un éclairage inédit sur ce que nous pouvons désormais considérer comme sa bibliothèque.
Jean Duron (CMBV, CNRS)
La musique religieuse dans les imprimés étrangers de la collection de Sébastien de Brossard.
La musique religieuse imprimée représente la section la plus imposante de la collection que Sébastien de Brossard a léguée à la Bibliothèque royale. La quantité colossale d’ouvrages imprimés hors de France montre la curiosité du collectionneur, sa soif de découverte. Cette communication permet une réflexion sur la circulation de ce type d’ouvrages, sur les provenances, sur les conditions d’acquisition et sur ce qui motivait Brossard à la fois comme collectionneur, pédagogue, théoricien, maître de chapelle ou compositeur. Le rapport de ces imprimés avec la section de musique religieuse manuscrite, qui donne quelques clefs à ces questionnements, sera abordé.
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