Regards croisés sur les Calotypes (RECCAL)

Budget
50 000 €

Les entités participant au financement
Les partenaires et leurs rôles
Les services BnF et leurs rôles
Les acteurs BnF et leurs rôles

Description

En octobre 2010, la BnF inaugurait une exposition « Primitifs de la photographie. Le calotype en France (1843-1860) » qui allait faire date et marquer la renaissance d’un patrimoine souvent méconnu par le grand public en France, celui des négatifs photographiques, et spécifiquement des négatifs sur papier. Ces photographies ont une esthétique tout à fait inhabituelle par rapport aux tirages, due à l’inversion des polarités et un aspect allant de brillant, satiné à mat et plus ou moins diaphane qui en quelque sorte trouble les sens et l’appréciation, qu’elle soit artistique ou documentaire.

Quels aspects influencent notre réception de ces images, notre jugement et nos attributions ? Il est intéressant de déterminer parmi les paramètres physico-chimiques ceux qui sont pertinents dans notre processus d’analyse de ces images négatives et d’appréhension de leur état de conservation. La BnF possède une collection exceptionnelle dont il est intéressant de compléter la documentation par ce double regard, celui que porte l’historien de l’art et celui qu’acquière le physicien avec ses outils de caractérisation. A cette fin, les outils et la méthodologie développés lors d’une étude post-doctorale réalisée en 2016 et financée par Patrima peuvent être appliqués. Une base de données sera établie sur ces négatifs, qui conjugue les résultats analytiques et expérimentaux aux critères d’appréciation des historiens, et permettant ainsi de confronter, en quelque sorte, l’expertise de l’historien - sa science des artefacts et son « connoisseurship » aux mesures physiques ou physico-chimiques. Il s’agit ainsi de croiser les regards et les compétences du conservateur et du physicien, sur cet objet, dont on s’attache aussi à définir l’identité matérielle et dont il convient d’assurer la conservation. Dans ce but, un deuxième aspect du travail visera à élaborer une politique d’exposition de ces œuvres réputées fragiles. Elle s’appuiera sur un travail expérimental mené in-situ et au laboratoire en vue de déterminer la sensibilité photochimique de ces œuvres, et les risques physiques liés à la présence de constituants thermosensibles entrainant une fragilité extrême du papier dans un contexte muséographique.