Les temps mérovingiens

Les entités bénéficiaires
Les partenaires et leurs rôles
Les acteurs BnF et leurs rôles

Description

L’exposition Les Temps mérovingiens cherchera à révéler toute la richesse et l’originalité intellectuelle et artistique d’une période de trois siècles allant de la bataille des Champs catalauniques (451) à la fin de règne du dernier roi mérovingien (751).
Autour du trésor de Childéric et du fameux trône dit de Dagobert (Paris, BnF), la première partie du parcours du visiteur présentera les principaux aspects des formes d’expression du pouvoir mérovingien, notamment au travers de l’héritage antique. Dans la suite naturelle de cette première partie, des œuvres évoqueront la question de la diffusion du christianisme. La diversité des écritures issues des grands centres artistiques que furent les monastères envisagera ensuite la multiplicité des expériences calligraphiques qui a précédé l’harmonisation accomplie à l’ère carolingienne.
Enfin, les différentes formes d’expression artistique rencontrées dans les parties précédentes seront mises en scène sous l’angle d’une rencontre entre des oeuvres exceptionnelles réunies parfois pour la première fois. Cette exposition devrait permettre à un large public la redécouverte de la richesse des fonds des départements des manuscrits et monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France, prêteur exceptionnel, mais aussi des collections des musées de Cluny, du Louvre et de Saint-Germain-en-Laye. Quelques prêts importants en France et à l’étranger viendront renforcer ce corpus d’œuvres des collections publiques françaises.


Entre influence romaine et mise en place de formes inédites de pouvoir, le début du Moyen Âge est marqué par le développement de formes d’expression originales souvent méconnues.
L’exposition Les Temps mérovingiens, qui se tient au musée de Cluny du 26 octobre 2016 au 13 février 2017, offre un large panorama de l’activité artistique et intellectuelle de cette période de trois siècles, de la bataille des Champs catalauniques en 451 à la fin du règne des «rois fainéants» en 751.
Dans un dialogue inédit, manuscrits des VIIe et VIIIe siècles provenant notamment du département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, des bibliothèques de Laon et d’Autun, de la bibliothèque apostolique vaticane ou des Archives nationales de France entrent en résonance avec les collections du musée de Cluny et les prêts du musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, du British Museum, du musée jurassien d’art et d’histoire de Delémont ou encore du musée Alfred-Bonno de Chelles. Porte d’entrée dans un Moyen Âge qui couvre mille ans d’histoire européenne, les temps mérovingiens sont loin de l’image de « barbarie » qui leur était autrefois attachée. Dans le cadre majestueux du frigidarium des thermes de Lutèce, l’exposition entraîne le visiteur dans une plongée au coeur de trois cents ans de richesse des arts et des lettres.

Un monde antique et médiéval

Dès le IVe siècle l’Empire romain connut l’incursion de peuples poussés vers l’Ouest par des Huns. […]. Ainsi le monde antique, loin de connaître un bouleversement radical, ouvrait-il sa culture en direction d’autres civilisations, exerçant en retour une influence considérable sur elles; la conversion au christianisme en fut l’une des manifestations les plus spectaculaires. La dynastie constantinienne (306-363) joua un rôle prépondérant dans la diffusion d’une administration, de textes, de monuments et d’œuvres d’art dans tout l’Empire romain d’Occident. La date de 476 correspond à la déposition du dernier empereur romain d’Occident mais elle ne marque donc pas la fin d’un monde. […]

Le pouvoir et ses témoignages

Du règne de Childéric, fils de Mérovée, à la déposition du dernier Mérovingien (751), ce sont trois siècles qui voient naître le Moyen Âge dans la permanence de l’idée de l’imperium romain. Alors que l’historiographie traditionnelle fait débuter les temps mérovingiens à l’avènement de Clovis, la date symbolique de la bataille des champs Catalauniques (environs de Troyes), en 451, pourrait en constituer les prémices. Longtemps tenue pour l’affrontement de la civilisation emmenée par le général romain Aetius et des « barbares » menés par Attila, cette bataille opposant les mêmes peuples dans les deux camps annonce le remodelage des territoires de l’Empire romain d’Occident.
Si les figures royales sont mises en valeur dans les chroniques mérovingiennes, le pouvoir se manifeste à travers des textes et des objets qui nous en restituent aujourd’hui certains aspects matériels et symboliques. Autour du trône de Dagobert sont rassemblées des œuvres représentatives de l’exercice du pouvoir, diplômes, codes de lois, sceaux, monnaies et armes d’apparat. L’image du trône et ses correspondances dans les mondes antique et byzantin permettent de prendre la mesure de la place de l’héritage antique dans les formes d’expression de la royauté. […] L’or et l’argent côtoient des grenats venus de l’Inde, la pourpre rehausse le parchemin, les ivoires et les soies de Constantinople inspirent les artistes.



L’ici-bas et l’au-delà

Durant la seconde moitié du Ier millénaire, le christianisme est au cœur de la création artistique. Agent du pouvoir, l’évêque tient un rôle éminent dans une structure administrative qui reprend le maillage des provinces romaines. L’édifice chrétien accueille un mobilier liturgique dont l’ornement donne toute sa place à la force du symbole : la croix est omniprésente et le Verbe est magnifié par les couleurs des pages des lectionnaires et des missels. Foisonnantes d’anecdotes, les Vies de saints suscitent une nouvelle forme de dévotion autour du culte des reliques et de l’espoir fondé sur leurs miracles. [...]
Le voyage dans l’au-delà semble perçu différemment entre le début et la fin de la période. […]
Des sarcophages et ensembles mobiliers de nécropoles franques mais aussi wisogothiques attestent la place de l’art funéraire dans ce monde préoccupé par le Salut après la mort.

Écritures

Les ateliers de copie des monastères mérovingiens se sont essayés à différentes expériences calligraphiques dont subsistent quelques centaines de manuscrits et fragments en écritures onciales et semi-onciales de tradition antique et en écritures cursives. […] Les textes diffusés étaient principalement des Bibles et leurs commentaires, des œuvres des Pères de l’Église et aussi des codes de lois. Mais l’usage de l’écrit persiste au-delà du livre, dans les pratiques de chancellerie, les épitaphes et des inscriptions plus ou moins faciles à déchiffrer sur tous types d’objets. Ces jeux de lettres prennent la forme de vœux, de rébus, de pseudo-textes, de monogrammes comme sur la bague de sainte Radegonde (réunissant les lettres de son nom en un seul dessin) ou encore de formules magiques, telle qu’ « abracadabra » (abrasax) répété avec ivresse comme sur la croix de Lausanne.

Splendeurs mérovingiennes

Les différentes formes d’expression artistique sont ici mises en scène pour elles-mêmes, sous le prisme de la technique et du motif. Liées à l’art de l’architecture, la sculpture et la peinture ouvrent ce panorama des splendeurs mérovingiennes. Inspiré du monde byzantin, l’art de l’ivoire est illustré par des œuvres de l’Est de la Gaule réunies autour des Évangiles de Saint-Lupicin. Présente dans les manuscrits, la couleur l’était également dans les monuments comme en témoignent les enduits peints et tesselles de mosaïque de Poitiers.
Dans le domaine des arts du feu, la virtuosité des verriers s’exprime autour de l’étonnant vase de Boulange. Celle des orfèvres et des forgerons est incarnée par les cloisonnés des bijoux dionysiens, par le délicat filigrane des bijoux de la Dame de « Parmain » ou la damasquinure. L’approche iconographique permet d’envisager certains thèmes prisés, tels les entrelacs qui se déploient sur la chasse d’Andenne et les combinaisons infinies des motifs zoomorphes sur les fibules de Klepsau.
[…]


Documents disponibles

Communiqué de presse : cp-les-temps-merovingiens.pdfcp-les-temps-merovingiens.pdf

Dossier de presse : dp-les-temps-merovingiens-261016.pdfdp-les-temps-merovingiens-261016.pdf

Les Temps mérovingiens (451-751)

Les Francs jouent un rôle majeur dans la genèse, l’histoire et la christianisation de l’Europe et plus particulièrement de la France. Le roman monarchique, d’une part, et l’épopée républicaine, d’autre part, ont fait subir des distorsions au récit de cette nouvelle aube de la culture et de l’art occidental à la jonction de l’Antiquité et du Moyen Age. Les apports récents de l’archéologie, de l’historiographie et d’autres sciences historiques comme la paléographie conduisent à réviser l’opposition traditionnelle entre "romains" et "barbares". Les trois siècles, courant de la bataille des Champs catalauniques en 451 à la déposition du dernier Mérovingien en 751, sont une époque complexe et riche qui associe une réalité politique morcelée à la permanence de l’idée d’Empire romain, un monachisme en pleine croissance et une floraison de littérature chrétienne à un art de l’orfèvrerie et de l’enluminure mêlant héritage antique et influences celtes et scandinaves.

[ Ce corpus a été réalisé en parallèle de l'exposition "les Temps Mérovingiens" au Musée de Cluny, dont de nombreux documents et objets exposés proviennent des Départements des Monnaies et Médailles ainsi que des Manuscrits de la BnF.]
http://gallica.bnf.fr/html/und/histoire/les-temps-merovingiens