Marges et périphéries du monde du livre au XIXe siècle

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Les acteurs BnF et leurs rôles

Description

Cette journée d’études est le deuxième événement scientifique organisé dans le cadre du projet ANR DEF19 (Dictionnaire des éditeurs français du XIXe siècle). Un premier rendez-vous, le 23 octobre 2015, intitulé « Dictionnaires et répertoires des gens du livre, en Europe et dans le monde. Expériences et perspectives », a permis de confronter les expériences d’entreprises de recensements effectuées dans différents espaces géographiques.

Cette deuxième journée d’études, d’échelle nationale celle-ci, aura pour thème les périphéries et les marges de l’activité éditoriale au XIXe siècle. À l’heure en effet où les grands éditeurs parisiens ou provinciaux ont pour beaucoup fait l’objet d’études historiques et sont donc relativement bien connus, le recensement entrepris par le projet DEF19 a pour ambition de faire sortir de l’ombre quantité de figures inconnues. Cette rencontre se propose donc de réfléchir aux enjeux historiographiques et méthodologiques de cette redécouverte des éditeurs marginaux, moins connus et/ou moins étudiés.

La notion de périphéries et de marges peut s’entendre de différentes façons.

Il s’agira d’abord d’étudier les catégories éditoriales qui peuvent sembler marginales par rapport au livre ou au journal, éléments centraux de la « civilisation » de l’imprimé qui s’impose au XIXe siècle. Ces catégories ont du reste pu faire déjà l’objet de travaux plus ou moins nombreux. Les propositions pourront donc s’inscrire par exemple dans le champ des éditions de textes spécifiques (édition en langues régionales, publications éphémères, chansons…) ou bien d’imprimés particuliers, à la marge de la catégorie texte (partitions, documents administratifs, calendriers, cartes postales…). À côté de l’activité d’édition de « textes » on posera aussi la question de celle des images – sans que ces deux catégories soient bien sûr exclusives : lithographies, estampes, photographies, mais aussi cartes et atlas, etc.

Deuxième forme de marginalité, celle liée à la situation des professionnels étudiés dans le monde de l’édition, gravitant autour de cette figure de l’éditeur qui impose sa centralité durant la période. On pense aux ouvriers du livre, mais aussi aux diverses activités qui participent pleinement au travail de l’éditeur, en lui fournissant matériaux et capitaux, les papetiers notamment. À cette catégorie appartiennent également les éditeurs clandestins, ou tout au moins non-autorisés, qui, en-deçà ou au-delà des frontières, participent, à leur place, au monde de l’édition.

Troisième forme de marginalité, celle qui renvoie à la capacité de rayonnement de l’éditeur. On s’intéressera ainsi aux professionnels « éphémères », n’ayant été en activité que sur un temps très court ; à ceux placés à la tête d’une société au capital limité ; à ceux dont le champ d’action est resté uniquement local… Autant de « petits » éditeurs dont la trace est le plus souvent, pour des raisons évidentes de sources, difficile à retrouver, mais qui intéressent, tout autant que les « grands », l’historien du livre et de l’édition. La question des processus spécifiques de l’autoédition ou du compte à demi pourront également faire l’objet de communications.


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