MSS-PALIMPSESTES : Imagerie scientifique appliquée aux palimpsestes et documents difficilement lisibles

Les services BnF et leurs rôles
Les acteurs BnF et leurs rôles

Description

De nombreux ouvrages des collections de la BnF sont composés de plusieurs couches d’information superposées (filigranes, textes effacés, couches picturales…). À travers le corpus des palimpsestes grecs et latins, le projet « Imagerie scientifique appliquée aux palimpsestes et documents difficilement lisibles » vise à doter la BnF de l’expertise en imagerie spécialisée pour restituer ces informations invisibles à l’œil nu dans une optique bibliographique, pour assurer la conservation pérenne de ces données sur ses collections, et en permettre la valorisation.

Dans l’Antiquité et tout au long du Moyen Âge, la rareté des supports d’écriture a conduit à la production de nombreux ouvrages palimpsestes, issus de l’effacement d’ouvrages plus anciens pour recycler leur parchemin ou papyrus. Les textes grattés, non ou mal lisibles à l’œil nu, présentent généralement un intérêt historique majeur du fait de leur ancienneté et, souvent, de leur rareté. Pour les révéler, les chercheurs et bibliothécaires du XIXe siècle ont recouru à des traitements chimiques, dont les traces sont encore visibles dans les manuscrits conservés.

Ces dernières années, le développement des techniques d’imagerie avancée (multispectrale, micro et macroscopique, par fluorescence de rayons X), non destructives, permet un rebond des travaux sur les palimpsestes. La BnF est régulièrement sollicitée par des laboratoires extérieurs, mais il lui manque encore une véritable filière de production (acquisition de l’imagerie en interne et/ou agrégation de résultats partenaires), de conservation pérenne et de valorisation des images numériques produites. Forte de son rôle normalisateur à l’échelle nationale, elle pourrait s’affirmer comme pilote de ce type de travaux sur des corpus cohérents de ses collections, au-delà du seul rôle de « prêteur » de manuscrits à analyser.

Le projet est centré sur le recensement et la description bibliographique des palimpsestes grecs et latins, y compris l’étude des traitements de conservation chimiques qui ont pu leur être appliqués, et cherchera notamment à exploiter les images techniques existantes, qui pourront être complétées par une campagne de numérisation multispectrale en 2026. En parallèle, des financement complémentaires seront sollicités pour mettre en place les infrastructures nécessaires pour une chaîne de traitement. Le projet associe le Centre Léon-Robin de recherches sur la pensée antique, le Centre for the Study of Manuscript Cultures et l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes.