Les décors en forme de mandorle et leur évolution sur les reliures des manuscrits islamiques du 13e au 15e siècle

Les partenaires expertisées
Les acteurs BnF et leurs rôles

Description

Mme Bénédicte STEFFEN SIMONCELLI soutiendra sa thèse de doctorat préparée sous la direction de M. François DEROCHE
  • EPHE - Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris, Escalier E, salle Delamarre (D059)
  • Jury : Mme Viviane COMERRO, M. François DEROCHE, Mme Marie-Geneviève GUESDON, Mme Nuria MARTINEZ DE CASTILLA, M. Jean-Michel MOUTON

Résumé

Si les reliures arabes et islamiques ont connu une immense variété de décors au travers du Moyen Âge, la période allant du XIIIᵉ au XVᵉ siècle représente sans conteste un âge d’or quant à la richesse et la beauté des œuvres réalisées. Si pendant longtemps ce sont les formes géométriques et circulaires qui ont dominé, les conquêtes mongoles dès le XIIIᵉ ont contribuées à la diffusion du décor central en forme de mandorle de la Perse vers l’empire Mamelouk puis vers l’empire Ottoman. Celle-ci était largement utilisée par les relieurs persans dont l’art a certainement connu une influence artistique venant de Chine. Ce sont les artistes persans qui ont porté le décor en forme de mandorle à son plus haut degré de raffinement esthétique. La mandorle n’est apparue dans le répertoire des relieurs mamelouks qu’à partir de la fin du XIVᵉ siècle et a couramment été utilisée à partir de la deuxième moitié du XVᵉ siècle. C’est également à partir de cette période qu’elle apparaît sur les reliures ottomanes avec des mandorles polylobées ornées de belles arabesques et de décors floraux fins et raffinés réalisés de plus en plus souvent sur des fonds dorés. La fin du XVᵉ siècle est marquée par l’apparition des décors réalisés à l’aide de plaque qui va rapidement se répandre et remplacer les mandorles réalisées à l’aide de petits. L’influence esthétique des décors en forme de mandorle fut telle qu’elle se répandit jusque dans les répertoires des décors des reliures de la Renaissance italienne. Cette étude présente l'évolution et la diffusion du décor en forme de mandorle réalisé à l'aide de petits fers du XIIIᵉ au XVᵉ siècle sur la base d'un échantillon composé de quatre-vingt-douze reliures.

Abstract

The almond profiles and their evolution on the Islamic bindings from the 13th to the 15th century. Study on arabic and persian manuscripts from the Bibliothèque nationale de France in Paris, the Staatsbibliothek in Berlin, the Universitätsbibliothek in Leiden and a private collection.

Arab and Islamic bindings offer a very large variety of patterns throughout the Middle Ages. The period from 13th to the 15th century is undoubtedly a golden age regarding the beauty of their ornement and decoration.If during a long time circular and geometric profiles dominated the bindings decoration, the Mongol conquests from the 13th century have contributed to the diffusion of almoond profile from Persia to the Mamluk and Ottoman's bindings. It was widely used by Persian bookbinders whose art has certainly experienced an artistic influence from China. Persian artists have worn the almond shape at its highest degree of aesthetic refinement. The almond profile only appeared into the Mamluk binder's repertoire until the end of the 15th century and commonly used from the second half of 15th century. It is also from this period that it appears on the Ottoman bindings with lobed profiles usually filled with beautiful arabesques and floral ornamentoften on gilded background. In the late 15th century appears the technique of pressure moulding, that involved the pressing of the leather with large stamps. This technique quickly spread and replace almond shape using small stamps. The aesthetic influence of the almond profile was such that it were introduced into the Italian bookbinder's repertoire by the middle of the 15th century. This study presents the developments and dissemination of the almond profile made with small stamps from the 13th to the 15th century on the basis of a sample of ninety two bindings.