Les lieux de conservation (1959-2014). Archives, bibliothèques, musées. Quel patrimoine pour quels enjeux aujourd'hui ?

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Description

L’objectif de ces journées d’études repose sur l’étude des patrimoines relatifs aux lieux de conservation institutionnels. Les centres d’archives, les bibliothèques ou les musées, quels que soient leurs statuts administratifs, fonctionnent comme des objets de conservation et de présentation des collections. Ces objets, en tant que patrimoines matériels bâtis et donc susceptibles de transformations en fonction de l’évolution des collections, forment un corpus hétérogène et difficilement saisissable tant par la diversité de leurs formes, de leur période de réalisation, de leurs modes de fonctionnement et de leur gestion administrative. Il s’agit donc, au travers d’études historiques, de favoriser les croisements et les échanges sur une période de plus de cinquante ans. Ces mises en perspective critiques et analytiques visent à dresser un état des lieux objectif et actualisé des situations.

L’émergence d’une politique patrimoniale forte à partir des années soixante en France, et à l’initiative du premier ministère des Affaires culturelles en 1959, explique l’apparition de bâtiments phares, encore peu nombreux durant cette période mais dont le renouvellement programmatique et architectural a conditionné le développement important des musées et des bibliothèques à partir des années quatre-vingts. La révolution introduite par l’ouverture du Centre Pompidou en 1977 n’en est que l’expression. Paradoxalement, cette période reste peu étudiée, effacée par les années de grande production et de médiatisation autour de projets qui ont acquis une réputation internationale (nouveau Louvre, BNF). Les bibliothèques, notamment municipales, et malgré le retard important qu’elles ont accusé avant la mise en œuvre des politiques de décentralisation à partir de 1982, ont connu dans les années soixante et soixante-dix des politiques de renouvellement institutionnel fortes (émergence du concept de médiathèque, par exemple) visant un objectif d’ouverture au grand public et de démocratisation culturelle. Les musées connaissent un destin parallèle avec la mise en œuvre efficiente des réformes programmatiques esquissées durant les années vingt et trente. Certains d’entre eux, réaménagés ou construits dans les années de l’après-guerre, connaissent aujourd’hui des destinées délicates, voire difficiles, marquées par l’obsolescence de leurs infrastructures et par le renouvellement des politiques de site. Un exemple : à l’heure de la consécration du MuCEM à Marseille, le lent naufrage du musée des Arts et Traditions populaires interroge sur le devenir de ces édifices jugés révolutionnaires dans des temps encore proches mais dont la valeur patrimoniale est malmenée, voire condamnée.

Ces journées d’études proposent des investigations à partir de plusieurs axes, permettant de faire intervenir des professionnels de la conservation, des maîtres d’ouvrages (État, collectivités territoriales, administrations publiques), des maîtres d’œuvre (architectes, urbanistes), des chercheurs et des universitaires spécialisés dans ces questions.

Afin d’obtenir un échange constructif et dynamique, la forme de journées d’études est retenue pour permettre à des intervenants acteurs de ces processus de modernisation de témoigner de la spécificité de ces années de la croissance et d’interroger la situation actuelle à l’aune des réductions budgétaires et de la redéfinition des missions de service public.
Plusieurs axes de travail sont envisagés selon des approches de nature critique et épistémologique :
- Orientations politiques et réforme administrative. Quelles politiques pour quels projets de mutations sociales ? Entre utopie et réalisme.
- Partenaires institutionnels : attributions, rôles et modes de collaborations. Les fonctionnements à différentes échelles et les modes d’intervention. Quelle économie pour quel mode de gestion : limites et perspectives ?
- Edifices et obsolescence : on interrogera ici directement la question de l’héritage bâti en mettant en balance la place légitime, ou non, que ces édifices peuvent avoir dans nos sociétés contemporaines et leur possible capacité évolutive.
- Gestion patrimoniale des collections et des édifices : projets de transformations, renoncements, projets.
- Diffusion des idées et des modèles : le rôle des congrès et de la presse professionnelle. Quelles formes de réception pour ces patrimoines, quelles images, quels discours sont-ils véhiculés ?
Si les résultats sont principalement attendus pour les établissements issus de ces années, des questionnements et des points de vue sur des édifices plus récents (depuis les trente dernières années), voire en projet, pourront donner lieu à des interrogations sur leur nature, leurs missions, les politiques mises en œuvre au moment de leur édification, l’état des lieux de leur situation actuelle et leurs perspectives d’évolution.

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