Pour un inventaire du merveilleux-scientifique dans les collections de la BnF : diffusion des découvertes scientifiques par ses textes et

Les acteurs BnF et leurs rôles

Description

Au sein du département Sciences et Techniques et de ses collections, Fleur Hopkins entend faire l'inventaire d'un genre littéraire méconnu qui entretient un rapport étroit avec la vulgarisation scientifique et technique : le « merveilleux-scientifique ».

En 1909, l'auteur Maurice Renard écrit un article-manifeste pour le journal Le Spectateur dans lequel il entend rénover le genre du merveilleux-scientifique, contrée déjà visitée par Jules Verne ou par H. G. Wells avant lui. Cette fois il ne s'agira cependant plus d'extrapoler sur des inventions scientifiques déjà existantes pour construire un roman d'aventures scientifiques ou encore d'écrire des utopies sociales. « Roman d'hypothèse scientifique » et « conte à structure savante », le récit merveilleux-scientifique se présente comme un sophisme, c'est-à-dire une fiction concevable mais dont l'hypothèse de départ est discutable voire fausse, pour mettre au jour une découverte scientifique étonnante (échange de cerveaux, miniaturisation des héros, don d'invisibilité, voyages dans le temps et dans l'espace etc.). Il suffit de changer une seule loi biologique, chimique ou physique pour que le roman reste concevable, tout en permettant à un phénomène merveilleux d'apparaître. Le projet de Renard est simple : utiliser le roman comme un miroir déformant permettant d'appréhender le monde sous un jour neuf. À ce titre, le récit merveilleux-scientifique, partageant des traits communs avec la plus tardive science-fiction, permet de témoigner de la manière dont les découvertes et théories scientifiques se diffusent dans la société et dans l'imaginaire des auteurs de récits merveilleux-scientifiques.
La nouveauté de la proposition de travail au sein de la Bibliothèque réside dans son sujet (le genre du merveilleux-scientifique), dans son corpus plurimédiatique (textes, images, films) et dans sa méthode de travail interdisciplinaire (arts, littérature, sciences et techniques). Son originalité repose plus précisément sur l’angle d’étude choisi : étudier le merveilleux-scientifique comme témoin du « tournant visuel » du passage du siècle, qui se caractérise par de nombreuses découvertes autour de l’optique physiologique, des instruments optiques et plus généralement par la question de l'extension du champ du visible. Exploitant des fonds iconographiques (petite imagerie, presse, affiche) et textuels (auteurs de feuilletons et de romans oubliés) méconnus, le projet entend dépouiller, étudier et valoriser la richesse des collections pour faire valoir cette Atlantide littéraire et participer à la bibliothéconomie de la BnF.


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