Patrimoines et humanités numériques : quelles formations ?

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Description

La formation au patrimoine a été longtemps articulée aux définitions du patrimoine qui se sont succédé : musées au service de l'instruction publique pour la formation du citoyen, de l'artiste ou du scientifique après la Révolution (la création de l'Ecole du Louvre en 1882 pour former « les conservateurs, les missionnaires et les fouilleurs » s'inscrit dans ce cadre), souci d'élaborer une histoire nationale (création de l'Ecole des Chartes en 1821, de l'Inspection des monuments historiques en 1830), prise en compte du patrimoine naturel dès 1906 (création de l'Ecole nationale d'horticulture en 1945 remplacée en 1976 par l'actuelle l'École nationale supérieure du paysage de Versailles). La création de l'Institut national du patrimoine en 1990, celle de l'ENSSIB en 1992 témoignent de l’adaptation de la formation au développement du champ patrimonial : les futurs conservateurs doivent être des scientifiques et des gestionnaires. Les programmes prennent progressivement en compte les évolutions de la notion de patrimoine dont témoignent les différentes conventions de l’Unesco, de la reconnaissance du patrimoine mondial culturel et naturel en 1972 jusqu’à celle sur le patrimoine immatériel en 2003 et la charte sur la conservation du patrimoine numérique la même année.

S’il nous semble opportun de reposer la question de la formation aujourd’hui, c’est que nous commençons à disposer d’un recul suffisant pour analyser les formes de socialisation de l’information induites par le numérique : comment cette technique spécifique affecte-t-elle non seulement les savoir-faire et les compétences professionnels mais aussi la manière de penser les rapports entre les institutions du patrimoine (musées, archives, bibliothèques, sites patrimoniaux) et leurs publics?
Cette question recouvre au moins deux interrogations : la première porte sur la numérisation du patrimoine et ses effets, la seconde sur le concept même de “patrimoine numérique” . Celles-ci intéressent autant les institutions patrimoniales que les établissements d’enseignement et de recherche.
Des compétences documentaires aux modalités d’édition et de communication dans l’espace public numérique, en passant par l’exploitation des données et des documents numériques au sein des institutions ou encore des problématiques de préservation et de conservation, de nouvelles pratiques se mettent place sans qu'en soit pensée la cohérence par rapport aux missions traditionnelles des institutions et par rapport à l'environnement dans lequel se situent les formations au patrimoine. Le contexte actuel invite à considérer la perméabilité entre les normes, les outils et les pratiques liées à la création et la gestion des documents numériques qui proviennent des institutions et celles qui se développent dans l’environnement public du web. Par ailleurs la documentation numérique joue également un rôle considérable dans les changements de pratiques des institutions académiques et de recherche.
Aussi, le colloque se propose-t-il d’articuler les nouveaux enjeux de la formation aux métiers du patrimoine avec les transformations plus générales des cultures académique et de recherche. Dans cette optique, les Humanités numériques doivent permettre de penser la relation entre les définitions du patrimoine, les modalités de circulation, d’appropriation, de socialisation des ressources numériques.

- Charlotte Denoël, chef du service des manuscrits médiévaux, BnF,Matthieu Bonicel, Conservateur responsable de l’informatisation et de la numérisation, département des manuscrits, BnF, Europeana Regia 2010-2012 : bilan et perspectives
- Arnaud Beaufort, BnF, Les institutions patrimoniales, acteurs de l'économie de l'information

Site web : http://patrimoine.paragraphe.info/


Documents disponibles

colloque _qu'est-ce qu'une formation au patrimoine aujourd'hui__.pdf